Le Mot du Proviseur

Laisser des traces pour s'inscrire dans le quartier

Par Claude Grillet, publié le mercredi 20 avril 2022 10:15 - Mis à jour le mercredi 20 avril 2022 11:43
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Discrètement posé à côté de la cité imaginée par Tony Garnier dans le quartier des Etats-unis, le lycée Jean Lurçat, en dépit d'une surface  et d'un ensemble de bâtiments aux dimensions raisonnables, peine à se rendre visible, identifiable. Il offre fugitivement son profil à la vue des usagers de la large et passante rue Paul Cazeneuve mais ouvre ses portes dans l'étroite rue Ludovic Arrachart que bordent les immeubles  du célèbre architecte lyonnais.

S'il n'est pas question pour nous de chercher à rivaliser avec les peintures murales qui composent le musée urbain Tony Garnier, il aurait été dommage de ne pas travailler à renforcer notre identité visuelle et spatiale parce que la forme, pour reprendre les mots de Victor Hugo, "c'est le fond qui remonte à la surface".

Qu'on soit ou pas adepte des arts graphiques de la rue, on ne peut nier leur importance dans l'imaginaire collectif et notamment dans les quartiers populaires de l'est lyonnais. Pour les jeunes que nous accueillons, ces productions constituent souvent leurs premières émotions artistiques, le premier contact avec l'oeuvre et  le processus de création.

Il aura fallu la détermination et la ténacité de deux collègues, Mmes Nguyen et Vernin, pour vaincre les frilosités et les résistances. Il a fallu la force créatrice et l'expérience de POES. Il a fallu l'énergie et la curiosité des élèves de première ANIM, toujours en quête de sens. Il a fallu le concours des collectivités. Il a fallu enfin, le désir de se mettre en projet. Quoi de mieux pour fédérer, pour faire équipe, pour travailler aussi son identité collective.

Merci à celle ou à celui qui a choisi le mot VIVRE pour faire écho aux fresques du musée urbain. Quel plus bel exorde pour un établissement scolaire ? Surtout quand il forme des jeunes à l'assistance aux personnes vulnérables.

Ce projet de mur peint est une première réponse au désir commun exprimé lors des travaux de réflexion  consacrés à notre projet d'établissement, de nous voir développer chez les membres de la communauté éducative du lycée Jean Lurçat le sentiment d'appartenance. Appartenance à un quartier, appartenance à une histoire, appartenance à une équipe porteuse de projets communs et de valeurs communes...

Lire, écrire, compter mais aussi, coopérer trouvent sens et légitimité quand ils sont mobilisés dans l'action. Dans le chef d'oeuvre, ce qui compte bien plus c'est le chemin et toutes les rencontres qui l'ont jalonnées.